Peu importent ses murs, sa situation,
la couleur de son papier, l'odeur qui
y flotte, subtile ou entêtante.
Les personnes qui s'y rendent aiment
qu'on caresse leurs cheveux, qu'on frôle
leur visage, qu'on leur donne un peu de
ce qu'elles recherchent, mais surtout elles
aiment le miroir léger, sans tain, que leur
tend la coiffeuse, riche d'une vie de hasard
et de découvertes. Qui l'entendrait jurerait
le dialogue léger, presque insignifiant, mais
dans l'obscurité de la chambre, quand le froid
coupe les paupières et déchire le rêve laissant
à nu l'esseulée, il prend un relief inattendu.
Et si cette femme, seule, savait tendre des liens ?