jeudi 20 avril 2017

À colin maillard

Je déferais lentement le ruban qui te ceint
le poignet, adorable, et te le nouerais autour
de la tête, masquant de tes yeux les orbites

closes. Je te murmurerais des mots sans queue
ni tête, sur un rythme incantatoire, je te ferais
tourner par trois fois en te tenant fermement les

épaules. Le monde cesserait alors son manège et,
au réveil, le ruban dénoué, commencerait une vie,
autre, pleine et nôtre, jusqu'au lendemain, au moins.