Il en compte six
et définit des vers
de neuf. L'énéasyllabe
voyage loin, tel Énée
portant son père sur
son dos. Il fait la nique
à l'octosyllabe son voisin,
et la pique au décasyllabe
valéryen. Ah, le joyeux
pique-nique ! Mais cessons là,
voulez-vous.Ce poème est né de la
lecture de l'un de vos énéasyllabes :
«Quand les cafés ouvrent leurs terrasses».
Si vous me le permettez, je vais le continuer
de quelques autres vers de neuf syllabes.
Quand les cafés ouvrent leurs terrasses,
baillant aux corneilles, aux passants,
nous sortons toi et moi en riant
et gagnons d'un saut l'antique place,
où les Nîmois venaient commercer
jadis ou naguère, je ne sais,
et que ton chemisier tout en fleurs
illuminera contre ma peur.