Un abysse est né aux confins de la corne de sable.
Les jeunes poètes, épuisés par la verve libre,
y prennent une retraite imméritée sous couvert
de trafics inconnus. Musc, or, armes, épices,
tout est bon à la main qui échange et au visage
qui se tait. La profondeur, éblouie par le soleil,
délaisse les fonds glacés pour gagner l'horizon poudré.
Mais déjà la nuit se fait, violette au ponant, et l'abysse
disparaît, tout comme des poètes les feuillets au vent mauvais.