Il est, en marge de la ville, un lieu abandonné,
pompeusement baptisé du nom de musée ferroviaire.
C'est une antique rotonde, où le feu couvait sous
les locomotives à vapeur partant pour la lointaine
Alsace. C'est là que nous sommes passés, un jour de
mai. La grève s'essouflait, la chaise de l'entrée de
son gardien s'étant vidée. Non loin, la Féria commençait
dans l'atmosphère épaisse des apéritifs anisés. Dans un
coin, deux amis devisaient de l'essentiel. Le sol fade
poudroyait, contrastant avec la lagune saline des regards
épuisés. Quand l'après-midi parvint à son terme, ils se
levèrent tous deux, une lumière neuve les avait inondés.