samedi 12 mai 2018

Si Dieu existe, il est minorquin

Le lourd véhicule avance lentement 
sur la route étroite et sinueuse.

Les herbes riantes ont laissé place
à des roches serrées. La chaleur est
là, enfin, quand soudain, derrière

les verres fumés, surgit un paysage
lunaire, de sable gris et d'étendues
d'eau calme. Chacun redevient un

enfant en perdant le nord. Magnétique,
s'entend. La boussole indique le nord-
est. Son aiguille est un long piton

bariolé de blanc et de noir. Nul café,
nul guide pour célébrer cette entrée
dans ce monde neuf. Vous qui passez,

laissez toute espérance et, de la main,
balayez le sable de cendre. Si Dieu existe,
assurément, il est minorquin...