On dit qu'ongles et cheveux continuent de pousser,
un temps, sur ceux que le souffle de vie a quittés.
Je ne l'ai jamais éprouvé mais j'aime cette prégnance
de l'empreinte, le pas du pied nu sur la grève, que
la marée neuve avalera, mais qui demeure, un temps.
Un temps, seulement ? Non, un temps, merveilleusement.
Ainsi s'inscrivent les musiques et les lectures,
les savons et les tablettes de chocolat. Les conserver
pieusement, comme une force, un vade-mecum, et non
pas un viatique insignifiant pour que, de l'amour, demeure
l'âmitié.