Je remplis patiemment des cannellonis
à l'aide d'une petite cuillère. Un à
un, je les dispose dans un plat à feu
puis les nappe d'une sauce à base de
tomates et de champignons. Le four est
chaud. Trente minutes suffiront.
Je pense à mon fils petit, déjà si grand,
qui les dégustera demain soir. Il s'en
remplira la panse qu'il fera claquer
d'un geste de la main, satisfait. Content.
Et pourtant ce n'est pas ce mot de contentement
qui me vient à l'esprit mais plutôt celui
de plénitude. Celle des puissants, ostentatoire,
ne me chaut. J'aime l'hasardeuse qui se tisse
de détails anodins et me comble, irrémédiablement.