à Thierry Vicente
Du destin je refuse la trace sûre
et de l'avenir j'étouffe l'appel.
Mes yeux, ce sont mes doigts gourds
qui grattent la terre et s'en colorent
les ongles. Je ne veux rien savoir, les yeux
éteints sur l'argent vif des rails qui filent
au-delà de ma gare, avides des lourds express
au crissement nostalgique. Un ami qui peint
expose ses toiles. Je m'y rends et m'enchante,
la bouche encore emplie des saveurs d'un café
au parfum d'avenir. Sur une toile, l'ombre d'un
enfant joue avec d'autres dans la poussière d'or
d'une Afrique révolue. Je m'en souviens avec la
précision du scalpel. Du futur je ne veux rien savoir.