jeudi 17 août 2017

Et j'ai couru

Il était nuit noire,
le vent s'était levé
de l'est, les nuages
lourds voilaient la
lune.

Je t'ai pris la main 
et je t'ai entraînée
sous le ciel inclément.
Comme une action de
grâce,

un mouvement spontané,
un acte irréfléchi, nos
deux mains s'étreignant
jusqu'à s'échauffer
tendrement.

Les poumons brûlaient
exigeant le repos et la
cruche d'eau glacée.
Jamais nos regards
ne se sont

croisés mais nous savions
que nous allions en semblable
direction. L'aube nous surprit
embrassés dans le fossé, tout
nimbés de rosée.

Quand avions-nous cessé de courir
et dans le ru avions-nous versé ?
Mystère. Qu'importe. Nous étions
enlacés et, le vent cessant, la 
lune nous était apparu.