lundi 14 août 2017

Un prec, sense un plec / Une prière, sans un pli

al poeta Pere Gomila

Un divendres, fosquet, a l'ombra de sa 
teulada. Érem tu i jo, tornàvem de Buis, 
s'acabava sa setmana. Descansàvem i xalàvem.

Eren les vuit del capvespre. En punt. No et
vaig dir res, però sabia que al mateix moment,
un bon poeta -i millor persona-, amic nostre,

llegia vuit poemes seus en un plec de poesia.
No et vaig dir res, callat, li vaig enviar
un prec. Que seguesqui anys i panys recitant

versos en aquesta petjada tan fresca, estimada,
i que algun dia el puguem escoltar, entre pintura,
plecs, precs, batecs i frecs. I et seguí besant.

***

Un vendredi, en soirée, à l'ombre de la
toiture. Nous étions toi et moi, nous revenions de Buis,
la semaine se terminait. Nous nous reposions et nous régalions.

Il était huit heures du soir. Pétantes. Je ne t'ai
rien dit, mais je savais qu'au même moment,
un bon poète -et meilleure personne-, de nos amis,

lisait huit de ses poèmes dans une rencontre poétique.
Je ne t'ai rien dit, silencieux, je lui ai adressé
une prière. Qu'il récite encore, pendant bien des années,

des vers sur cette trace de pas si fraîche, mon amour,
et qu'un jour nous puissions l'écouter, entre peinture, plis, 
prières, battements et frôlements. Et j'ai continué à t'embrasser.