jeudi 3 août 2017

Si je ne te connaissais pas

Si je ne te connaissais pas,
bien sûr que je vivrais. Pour
un temps, pas plus. Je rirais,

pleurerais et tousserais pareillement.
Mais si je ne te connaissais pas, je
construirais tristement l'univers

autour de mon nombril grassouillet,
je me bercerais de paroles et bercerais
de mots les autres autour de moi.

Je n'accorderais pas autant de prix
à l'opinion d'autrui, à sa réflexion,
autant dans son phrasé que dans don

contenu. Je n'aurais pas confiance, imbu
je me la construirais. Et je finirais par
gagner ma chambre lugubre et si seule sans toi.