La caserne est silencieuse,
au dehors l'ombre d'un mulot
et le froissement d'un chiot.
Tu revis nos heures devis,
les rires tranchés par le
ventilateur à pied. Songe.
Songe un instant. Entrouvre
la fenêtre, ne ferme pas le
loquet,endors-toi du sommeil
de la juste. Laisse les pales
t'hypnotiser. Sur les coups
de minuit, peut-être un peu
avant, ou après, sait-on
jamais avec ces routes qui
sillonnent, je me glisserai
dans ta couche et la ferai
nôtre en fendant ton sommeil.
De ma bouche j'avalerai ton
souffle et les mots que tu
voudrais bien me dire. Ces mêmes
mots qui m'inventent à tes côtés.