Sur quelques notes glissées dans la main,
comme un billet plié à la senteur de violettes,
les mots s'écriront en cadence et la salle obscure
verra se découvrir le rideau moiré de notes de cristal
pour laisser place à un cœur nostalgique en vers de huit
syllabes, claquant comme une voile dans la pâleur du matin.
Le poète, assis en coulisse, à une table d'écolier, comprend
mal ce monde neuf, mais il pense à cette petite fille dans
la caravane de ses parents, à Denia, à qui l'on proposa
une robe de petite gitane dansant le flamenco, alors qu'elle
ne rêvait que du coton à raies verticales rouges et bleues
de Johan Cruyff, son idole secret, aujourd'hui oublié.