Du français au catalan,
les lèvres bougent un peu
comme pour mieux s'épouser.
Mois d'ouverture, efflorescence
printanière, foi dans le futur
que des parents, timides, formulent.
Deux syllabes, juste ce qu'il faut,
et deux voyelles qui se ferment
vers l'avant. Un seul mot ?
Ou plutôt deux. Un mot valise,
la clé de l'ouverture du printemps.
Dans «Avril», je lis «havre»
et je dis «île». Ah les beaux auspices
que voilà. Le trésor des corsaires
enfoui sous les cocotiers.
Avril, Abril, une enfant de France,
une adolescente de Minorque. Une
même île au havre parfumé.