Dans ta langue, la tomate ;
la même, dans la mienne.
Dans la mienne, les semences,
s'écrivent aussi alors.
Matecha, mateixa ; llavors,
glissent les lettres sous
les doigts entrecroisés.
De gauche à droite, ou de droite
à gauche, la langue trébuche
et se relève. La tomate aime
avant de chuinter comme un ventcoulis.
Qu'importent que les autres
n'entendent rien à ce que j'écris.
Nous nous comprenons, et nous aimons
tous deux les lettres ; et les lettres nous
sèment. Le vent se glisse sous la porte,
feutré. Feul-feul, semble-t-il me dire,
comme le piment darde la langue de qui
se tait, brûle d'amour puis se retient,
car les mots, parfois, ne relient.
Et c'est tant mieux, et c'est tant pis.
Elkesh,arhlom. Comme de mes ancêtres, le perol.