vendredi 10 février 2017

Une humble plaquette

Ce sont tes mots.
Nobles et fiers.

Quatre fois l'an,
source et cible

se conjuguent et
chatoient. Seize

pages vergées de
vie et d'ivoire.

Bain des papetiers,
marais salant de

pâte amère que l'encre,
guidée, adoucira un peu.

Au début et à la fin,
il y a toi. Seule.

Quatre fois l'an,
source et cible.

De l'étranger, singulier,
tu cueilles des vers

oranges et cherches,
parmi tes amis,

des amants d'Hespérides,
prompts à l'occident

d'une vie de lecture et
de traductions humbles,

aussi humbles que ta quête.
Je fus l'un d'eux, à l'amorce

de l'automne passé, sur mon
écran silencieux, traçant

la cible de la source adorée.
De la genèse des huits poèmes

à traduire, je ne voulus rien
savoir. Ni la chambre aveugle,

ni la chaise incommode. De la table
au lit vide, de l'ordinateur à la

tablette, je me suis attaché, têtu,
à la tâche et au temps compté.

Les mois ont passé et sous les doigts
de ma main gauche, le papier cristal

tiédit. Caresse et réflexion, force neuve
à venir, je bois déjà les vers de celui

que tu me proposeras à la traduction,
l'ami fidèle, le rhapsode émerveillé.