Ce sont tes mots.
Nobles et fiers.
Quatre fois l'an,
source et cible
se conjuguent et
chatoient. Seize
pages vergées de
vie et d'ivoire.
Bain des papetiers,
marais salant de
pâte amère que l'encre,
guidée, adoucira un peu.
Au début et à la fin,
il y a toi. Seule.
Quatre fois l'an,
source et cible.
De l'étranger, singulier,
tu cueilles des vers
oranges et cherches,
parmi tes amis,
des amants d'Hespérides,
prompts à l'occident
d'une vie de lecture et
de traductions humbles,
aussi humbles que ta quête.
Je fus l'un d'eux, à l'amorce
de l'automne passé, sur mon
écran silencieux, traçant
la cible de la source adorée.
De la genèse des huits poèmes
à traduire, je ne voulus rien
savoir. Ni la chambre aveugle,
ni la chaise incommode. De la table
au lit vide, de l'ordinateur à la
tablette, je me suis attaché, têtu,
à la tâche et au temps compté.
Les mois ont passé et sous les doigts
de ma main gauche, le papier cristal
tiédit. Caresse et réflexion, force neuve
à venir, je bois déjà les vers de celui
que tu me proposeras à la traduction,
l'ami fidèle, le rhapsode émerveillé.