mercredi 27 décembre 2017

El rastre gris del plugim lleuger / La trace grise de la pluie légère

No plou encara, els vesins caminen lentament
pel carrer ample. Els mir des de la finestra
opaca. No em veuen. Capcots.

Sent el soroll de ses rodes negres sobre el
quitrà moll devora sa casa de l'amic Paco.
Deixen un rastre gris. Memòria d'una nit freda,

en espera de l'any que ve. Confiança en el tracte
dels homos i de ses dones que ja preparen ses pastes
per omplir-les dels tresors de la terra: espinacs,

pinyons, porc capolat. S'apropa el berenar en el bar
del poble on les tastarem, tot llegint amb parsimònia
les pàgines primes des diari, de rastre gris i lleuger.

***

Il ne pleut pas encore, les habitants marchent lentement
dans la large rue. Je les regarde depuis la fenêtre
opaque. Il ne me voient pas. Tête basse.

J'entends le bruit des roues noires sur le
goudron mouillé près de la maison de mon ami Paco.
Elles laissent une trace grise. Mémoire d'une nuit froide,

dans l'attente de l'année prochaine. Confiance dans la relation
avec les hommes et les femmes qui déjà préparent la pâte
pour la farcir des trésors de la terre : épinards,

pignons, porc haché. Bientôt nous déjeunerons dans le bar du 
village où nous les goûterons, tout en lisant parcimonieusement
les pages minces du journal, à la trace grise et légère.