Qu'il est dur de rêver et qu'il est simple d'oublier,
me dit un rimailleur, les yeux tout brûlés d'encre.
Sa péniche est à quai, jamais ne lève l'ancre,
et pourtant, à son bord, il se dit marinier.
me dit un rimailleur, les yeux tout brûlés d'encre.
Sa péniche est à quai, jamais ne lève l'ancre,
et pourtant, à son bord, il se dit marinier.
Qui commence à parler, voit le pouvoir des mots.
Qu'il en joue ou s'en méfie, il se sent leur objet.
Alors en rimaillant, il se voit en sujet
et se paie, derechef, du bon fumet d'un rôt.
Mirage et certitude sont nos caps alternants,
et si j'aime les vers, je tremble en les lisant,
car ma plume est véloce et lente ma pensée.
Je n'ai pas de péniche mais rêve d'oublier
ou d'endurer le rêve, au début du poème
que, rimailleur, j'écris, tout en me promenant.