J'aime ces mots qui pendent, comme au vent la lessive.
Feuilles ou cartoline, ils invitent à lire,
Feuilles ou cartoline, ils invitent à lire,
à courir les rayons, avant de bien choisir
l'ouvrage exceptionnel, caché sur la coursive.
C'est comme un ballet lent, une danse muette,
le souvenir des mains qui pour vous ont écrit,
traçant, sur le carton, toute une librairie,
un univers secret, de thym et de sarriette.
Ainsi s'offrent à vous des trésors indicibles
qu'on ne peut raconter mais qu'on se plaît à lire,
instants d'éternité où rien n'est impossible :
valets battant leurs maîtres, poètes triomphant,
vert coucher de soleil, tempêtes de lard frit,
et, sur la ville d'Elne, le souffle de Paris.