Un jour que je voguais, sur le fleuve Léthé,
oublieux et ravi, serein et détendu,
je me pris à rêver à un joli projet :
visiter de mon antre, le paradis perdu.
oublieux et ravi, serein et détendu,
je me pris à rêver à un joli projet :
visiter de mon antre, le paradis perdu.
J'avais tout oublié et ne m'en souciais guère,
l'impression est plus forte quand s'en va la mémoire,
il faut tout inventer, oublier père et mère
et s'atteler enfin à écrire un grimoire.
Mais les soucis arrivent à l'ancien fonctionnaire,
bête comme ses pieds, la tête emplie de chiffres.
J'étais comme égaré, moi l'ancien doctrinaire
et ne parvins jamais à chasser le sous-fifre
qui rongeait mon projet. Morale du tracas :
pour s'en aller enfin, il faut la baraka !