samedi 20 décembre 2014

Coiffage paternel

M. coiffe lentement les cheveux de sa fille.
A. se tait. Elle sent l'enfant qui lentement,
en elle, laisse la place à la femme qu'elle
sera et qu'elle voit s'épanouir sur le visage
de K, son aînée.

M. ne dit rien non plus. C'est un samedi de la
mi-décembre, Noël est encore loin. En peignant
la chevelure soyeuse de sa fille, il pense à 
sa tête si petite entre ses doigts quand elle ne
parlait pas encore 

et le regardait de ses grands yeux ouverts. Le temps
a filé, l'amour a filé sa toile qui jamais ne s'étiole.
M aime ses filles et ses filles aiment ce père sage et
bourlingueur, modèle qui jamais ne se voulut tel et qui
ainsi transmet.