samedi 27 décembre 2014

NINA

Elle n'est pas belle, elle est plus que belle,
elle est la vie poussée au désespoir. Je ne l'ai
pas connue, ses cendres ensemencent, depuis onze
ans, la terre d'Afrique.

Jour après jour, elle me réveille, à sept heures 
et vingt minutes. Trois minutes et trente-neuf
secondes hors du temps. La douche peut bien attendre.
L'écouter et l'écouter encore, fermer les yeux. Ouvrir,

dans le couloir, les portes des chambres de passage qui
donnent sur des vies uniques qui refroidissent au fond
des tasses, le matin, près du mégot écrasé et marqué du
rose tyrien qui tranche sur le noir et blanc des pochettes.