mardi 2 décembre 2014

Les Dégommeuses

Petit poème en 11 vers de 11 pieds, sans rime.

Une fois par semaine, le stade s'éclaire.
Sous le halo, le froid, les bouches qui soufflent.
Le groupe fait corps, sans ballon, bariolé.
Footing, fractionné, enfin le ballon vient.
Les visages sont indistincts, seuls les rires
signent l'individu, les disparités
du travail, de l'argent, de ce qui sépare
n'ont plus cours. Ici on court, on passe, on shoote.
Plus tard viendront les lumières du vestiaire,
les voix auront un nom, la fierté un souffle :
des femmes qui, simplement, aiment des femmes.