jeudi 4 décembre 2014

VERBA VOLANT, SCRIPTA MANENT

Les paroles s'envolent, les écrits demeurent,
dit-on. En cuisine, les odeurs s'effacent 
avec les mets. Restent les mots et les phrases.

Les recettes, les impressions. Escoffier, Brillat-Savarin,
le menu du jour griffonné sur l'ardoise. Le risotto du
Bar'à Lire n'est plus que je regrette de n'avoir pas goûté,

dans mon lointain exil perpignanais, mais, de revoir son annonce
sur Facebook, de lire les impressions de celles qui y goûtèrent
font éclater la tyrannie du présent fugace et font de ce risotto

improbable une étape de ma géographie culinaire personnelle. Bien sûr,
il reparaîtra au menu et j'irai le goûter mais ce ne sera plus exactement
le même, merveilleusement. À défaut de sauver la planète, un grain de riz
peut égayer tout un être. Et bien d'autres.