Il est temps que je te parle.
Marianne, la muse scandinave
de Leonard Cohen, l'a laissé,
happée par la maladie, après
qu'un ami lui eut lu de Leonard
la missive d'adieu.
Il est temps que je te dise que
je t'aime, avec pudeur, car les sens
n'appartiennent qu'à nous et ne
se peuvent dire. Ta liberté, ton
empressement permanent, m'ont séduit
car ils étaient toujours portés par
une stricte humanité et l'amour de
tes proches. Ta main est large et
chaude, j'en sens l'histoire, belle
et tourmentée. Tu cours, à la sortie
de ta voiture rouge, et la nuit se tait.
Nos propos sont torrentiels et nous nous
entendons, sans toujours nous écouter.
La bière glacée exige tes lèvres. Parle,
je te prie, moi je te contemplerai.