Mais que diable fait-il, à se lever matin,
pour coucher sur l'écran de vagues impressions ?
En retire-t-il quelque bénéfice ? S'assure-t-il
une position enviable, au Parnasse ou ailleurs ?
Rien de tout cela. Tout cela est gratuit, sans
nulle valeur marchande, la vie est derrière moi
qui m'a déjà beaucoup donné. Et puis, je vous ferai
une petite confidence : enfant, j'adorais le gratuit,
le produit offert pour l'achat de plusieurs de ses
congénères. Combien de fois, d'ailleurs, n'ai-je pas
demandé à ma mère désemparée devant six petits-suisses
identiques lequel était le gratuit afin que, prestement,
j'en fasse mon miel ? Mais j'ai déjà perdu assez de temps
à justifier l'injustifiable. Je vous laisse un brin, pour
m'en aller au fil de l'eau cueillir de tendres coquelicots.