mercredi 31 août 2016

La table oblique

La chaise est vissée au parquet,
compagne à jamais d'un carré de
formica sombre que les éponges

ont sillonné de vaines glissades.
Il est minuit à Saint-Lazare.
Au loin, un pianiste d'un soir

enchaîne les mélodies, je suis seul
et heureux. Il fait bon, les balayeurs 
ralentissent leur passage, tête basse.

À quoi rêvent-ils donc ? Moi, je ne rêve
pas, j'observe l'harmonieuse glissade
d'une trottinette qui vient puis s'en va.

De son cavalier, je ne retiendrai qu'un
mince collier de barbe et le fil blanc
d'un iPhone. Une heure coupée en deux

me sépare de l'ultime train de la nuit
et d'une marche rapide dans la nuit.
En son terme, l'un de mes fils. Adoré.