dimanche 21 août 2016

La communication non violente

L'expression semble rébarbative,
son signifié un horizon fumeux.

Elle guide un ami cher, depuis
que je le connais. Quinze ans,

peut-être, nous ne savons plus.
Il me savait en peine, il vint

me visiter. Avec un mince paquet
vert, d'un libraire des Allées.

Un opuscule s'y tenait prêt, je le
lis à présent, revivant la chaleur

de l'ami reparti. Je l'y retrouve,
je nous y revois. Nous étions à

la Citadelle, devant la banque 
locale où mon grand-père avait

travaillé. Trois hommes nous hèlent,
émêchés, cherchant la dispute. Nous

nous approchons et un dialogue de
douceur s'instaure. Ils nous offrent

le goulot du Bourbon emmiellé. Nous
y portons les lèvres, tour à tour,

ils sont de Toulouse et repartent
enchantés de nous avoir croisés.

La communication non-violente avait
œuvré, sans tambour ni pépettes.

Et le papier cadeau de se faire la 
fleur qui, à chaque heure, en nous éclôt.