aux pensionnaires des EHPAD
Ils ne sentent plus le soleil
de l'hiver provençal réchauffer
leur vieux fauteuil déglingué.
La conscience demeure dans les mots
échangés avec les soignants, la cuillère
de soupe portée lentement à la bouche
et les yeux, ces yeux inquiets qui crient
le désarroi, non leur désarroi, mais celui
de ceux qu'ils imaginent terrés ailleurs,
dans la crainte du mal qui court et entre
par les soupirails négligés. On les croit
oublieux, déjà partis, ils souffrent là,
retrouvant, au sein de la paix que l'on croyait
d'argent, la terreur des guerres du passé.
Ils sont déboussolés et aimants. Si aimants.