dimanche 22 mars 2020

La rue Broca

à mes enfants, grands et petits

Il n'est pas un séjour à Paris
où je ne songe à emprunter la rue
Broca. L'emprunter. Ni la prendre

ni l'occuper, car elle ne se donne
que par instants avant de retourner,
frileusement, dans la besace de

Pierre Gripari. C'était bien avant
mais 68, un monde à la Doisneau,
un Paris de village comme dans le

Ballon rouge. J'avais vécu en marge 
de la capitale mais ce n'est que bien
loin, à Montpellier, que je m'en fis

un repaire second, loin du brouhaha
de la vie quotidienne. Les années ont
passé, le confinement m'y renvoie.