C'est une petite table carrée,
faite pour l'échange. À deux,
à quatre. Une table qui a vécu.
Le formica noir, veiné et moiré
de bois, se soulève parfois. Sous
l'usure, il blanchit, le bienheureux.
Une bibliothèque du quotidien où ont
reposé tant de livres et de cahiers,
pas le conservatoire un peu mièvre
du bois massif. J'y vois le relief à
peine dépoli des victuailles partagées
et de la bière qui, sans sous-bock,
inscrit prestement sa marque. Je vibre
sans ciller des conversations que nous y
tînmes, indispensable sel de ma vie.