à mon fils Vincent
La volaille, dorée, craque
sous le couteau, la bière
coule, mousseuse.
Opulence partagée sur un carré
de bois sombre. Au dehors, il pleut,
sans trêve, comme sur tes cheveux
en bicyclette partis cueillir vite
ces victuailles qui, pour nous, se
défont et s'oublient. D'elles, il
restera si peu, mais, de nos échanges,
enracinés dans le temps des disparus,
tant. Que serais-je sans toi, mon fils ?