vendredi 6 mars 2020

Un partage

à mon fils Vincent

La volaille, dorée, craque
sous le couteau, la bière
coule, mousseuse.

Opulence partagée sur un carré
de bois sombre. Au dehors, il pleut,
sans trêve, comme sur tes cheveux

en bicyclette partis cueillir vite
ces victuailles qui, pour nous, se
défont et s'oublient. D'elles, il

restera si peu, mais, de nos échanges,
enracinés dans le temps des disparus,
tant. Que serais-je sans toi, mon fils ?