à H. B.
Deux mains ouvertes au soleil,
chargées d'épeautre clair pour
un dieu exigeant.
Ou bien une coupe dorée par le feu
ou la violence des alcools de la nuit.
Sous les immondices, l'objet fascine
où l'eau, peu à peu dégoutte. Quatre
pieds de jais se prolongent, à l'infini,
sur l'asphalte miroir. Pluie. Sans terme.
Jouxtant planches et tubes, le rebut
sacrificiel est le seul à ne pas avoir
été démonté. Incurie ou signifiance ?
Nulle grille, nul pare-feu, nulle cendre
noyée qui rappelle du barbecue la fonction
sabbatique. Nous ne sommes plus en fin de
semaine, celle-ci commence en son matin et
l'heure n'est pas aux agapes. Alors, le rebut
pleure en s'emplissant, dans l'attente du
camion vorace qui le broiera. Il va être neuf
heures, il me supplie, je le croque et poursuis
mon chemin, les yeux chargés d'épeautre.