Objets trouvés, au hasard
de l'attente dans la vaste
salle des pas perdus. Chéris.
Conservés un temps. Vendus,
parfois. Jamais jetés. Stylos,
blagues à tabac, carnets, fioles,
parapluies, foulards, jouets de bois,
et puis l'un qui séduit et attache,
durablement. Doux et sale, malodorant.
Le doudou d'un enfant, pâli par les
lessives et les suçottements et noirci
par l'empreinte zébrée d'une chaussure
large. Mais, qui peut bien marcher sur
le seul compagnon d'un enfant sans s'en
apercevoir, sans aussitôt vomir la bile
accumulée au fil des ans mauvais ? Le doudou
lavé, démarqué, assoupli est devenu un autre,
à la saveur du même, et depuis lors attend,
patiemment que sa cueilleuse revienne en
jouvence.