Tranquille, sans cri ni vocifération.
Quelconque. Merveilleusement. Les cadeaux
attendent et l'arbre est tout petit. Il n'y a pas
d'enfant jeune, pas encore du moins. Le réveillon
fut sage, les petits plats dans les grands, pas trop.
Sur l'écran de verre, un ténor souriait. Nous le regardions,
un peu, tout à notre conversation. Nous étions trois. Ma mère,
mon père et moi. Deux cent trente-et-un an. Un grand saut en
arrière, comme si sous Louis XVI, la Noël on fêtait.
La nuit est passée. Au fond de l'appartement, mon père ronfle
comme les ogres de l'enfance qui me faisaient trembler. À côté,
ma mère empaquette des friandises pour la compagne de l'un de mes
fils grandet. La rue est grise, sans une voiture, la nappe est d'or.
Le temps nous fait hommage et se ralentit un brin. Que précieuse est
la journée de ce vingt-cinq décembre, parents et fils un instant rassemblés.