à la mémoire de C.M., à G.H, aussi.
Tu le découvres, une photo au bord de l'eau.
Chaleur du sépia qui fait entrer le lieu dans
la fiction. De lui, tu ne sais rien. Une amie
t'a prêté des liasses de poèmes en une poignée
de zéros et de uns. En français, tous ou presque.
Langue seconde pour lui et qui te colle à la peau
par son élégance et par sa plastique. Et il te vient
l'idée et l'envie de la langue tierce, cette langue
seconde pour toi. Le traduire, le transporter d'un
rivage vers une île. Les mots grincent et résistent.
On dirait de vieux bahuts. Parfois les portes s'ouvrent
brusquement et ça sent les épices, la poix et la liqueur.
D'autres fois, les charnières t'entrent dans les mains,
tes jointures souffrent et s'imbibent de lymphe.
Qu'importe. Tu y parviendras. Un peu. Avant de cheminer.