Le vol est vil.
Brutal ou matois,
il désempare
la vieille dame,
de retour du marché
ou le jeune homme
fier du bolide rouge
acheté à tempérament
sur plus de quatre ans.
Mais que penser du vol
d'une dizaine de ruches
découvert au matin, dans
la confiance du réveil ?
Chacune d'elle est un monde
bâti, élevé et animé avec
patience, constance, amour.
De l'art ancien et exigeant
de l'apiculture, je ne sais
rien. Ou si peu. Je ne connais
pas cet apiculteur, ravagé par
la peine et des sentiments mauvais,
mais je sais que l'abeille melliflue,
si menacée dans son habitat, accompagne
l'homme depuis toujours et qu'elle
constitue le mince témoin que se tendent
les générations. Y toucher revient à nous
atteindre tous et chacun. Au plus profond.