D'un corps supplicié, abandonné
au fond d'un coffre, tu remplaces
le prénom par celui d'un empereur.
Délices de la découverte d'une plume
neuve, trempée dans l'huile de lin.
Étincelle première. Inquiétude,
aussi. La vie précocement ôtée, trois
ans avant ta naissance et l'œuvre
inlassable de l'ami qui traque bouts
et manuscrits en un hommage sans fin.
Entre deux langues, le gondolier perce
la vase de sa longue perche et la barque
avance, chargée de mots et de couleurs.
Un poète est né à tes yeux fatigués et
sa lecture déjà t'est nécessaire.