jeudi 25 octobre 2018

Entre terre et mer

Entre terre et mer, la pluie,
dévastatrice, qui érode et
emporte tout, s'est arrêtée

d'un coup. Le soleil, timide,
panse les blessures de la terre
et y ménage une baie singulière

d'où surnagent, inutiles, bancs
et tables, pour un festin à jamais
reporté. J'aime t'y imaginer, voguant,

lentement, sur un gondolys de sève
tendre, pour m'inviter, entre terre
et mer, à me dépouiller de  mes habits

anciens pour m'attabler, heureux mais
frissonnant, sur le formica vermillon où 
nous déjeunerons, ensemble, sur le pouce.