à F. et V., en un clin d'œil
Je ne les connais pas beaucoup,
et depuis si peu. On les dit
sur la côte atlantique or voici
des photos d'alpages sous mes yeux.
Ils tracent la route, non par égoïsme
ou par coquetterie mais par curiosité
ou pour les copains. Ou les copains des
copains. Ou parce qu'on leur a dit qu'on
souffrait non loin et qu'on avait besoin
d'eux. Des saltimbanques ? Pourquoi pas ?
Le mot leur irait comme un gant et je les
vois sautant de banc en banc comme ils vont
de bar en bar, prêts à servir la cartagène
ou à planter des cornichons dans le pâté
comme des banderilles de lumière dans un
toro de fuego. Un homme et une femme. Une
parole lente, l'autre rapide. Mais un même
sourire qui sait apaiser les douleurs.