En ce jour sans nuit,
la parole, naguère gelée,
se libère. Glissements
de doigts sur l'écran,
lettres qui se précipitent.
Silence, arrêts, reprises.
Appartement et maison n'ont
plus de murs ni de fenêtres.
Audacieuse, tu me révèles
le feu qui couve sous mes mots,
un lyrisme empesé ou convenu
qui me fait aller du pareil
au même. Brûler mes vaisseaux,
les voir s'abîmer rougeoyant
dans l'encre noire du couchant.
M'y aideras-tu, que je veille
longuement ? Syntaxe dépareillée,
mes galoches sur tes sentiers.
En cette nuit sans jour,
les mots, autrefois ajustés,
égosillent leur moitié.