De ta tige gracile, si pâle,
tu frôles l'acier doux des voies
que tu caresses avec nonchalance.
Mais que passe un express et tu te
couches, la joue contre le ballast
que tu éclabousses de ton sang clair.
Fleur libre mais enchaînée aux deux rails
et aux traverses de béton. Tige souple
et robuste qui jamais ne se rompt
ni même se plie. Mon coquelicot ferré,
tu es pareil à mon amour funambule entre
le cuivre des cymbales et la vitre du lycée.