dimanche 29 décembre 2019

En cuisant des lentilles

à mon frérot Alain

Je ne vendrais pas mon âme
pour un plat de lentilles,
ni celle de mon frère aimé

qui descend la France sur
les routes enneigées. Mais
j'aime préparer des lentilles

vertes. Faire blondir l'oignon,
grossièrement tranché, jeter
les légumes secs, tel un marchand

de sable à la petite semaine, étranger
au jour et à la nuit. Les voir danser
dans l'eau brûlante, se gonfler, irisées.

Rajouter de l'eau chaude, pour ne pas 
couper brusquement la lente cuisson.
Introduire le lard ou la ventrèche,

la saucisse trapue de Morteau ou les
fines Montbéliard fumées. Laisser le tout
s'assoupir et boire l'eau, jusqu'au repas.