Et le vent s'est levé,
que l'on croyait parti.
Il a gonflé les voiles
rapiécées et emmené sur
le lac les plus aguerris
des pêcheurs. Au village,
les femmes font bouillir
l'eau et y jettent le sel,
les épices et les herbes.
Elles scrutent l'horizon
dans l'espoir des barques
alourdies de poissons gris.
Une nuit passe, puis deux,
le jour est vide de vie et
les oiseaux ne se lèvent plus.
Au troisième, ils tournoient
désorientés puis font route
vers le large d'où viennent
les voiliers. Le retour est
lent mais déjà le village de
tend de pavois aux couleurs
vives. La fête durera longtemps,
comme un hommage à cet espoir
que, par deux fois, on croyait perdu.