J'ai parlé au vent, ce soir,
je lui ai demandé de suspendre
son souffle glacé et de me laisser
inventer ta journée, dans la froidure
de l'Atlas. Tes joues rosissant sous
la bise, le bout de tes doigts givré,
ton sourire s'estompant derrière mes
verres embués. Alors, serein, repus,
je lui ai demandé de se lever un peu,
sans forcir, en rafales lentes. Il m'a
écouté. Mes oreilles ont entendu ta voix
et ton parfum d'oranges m'a soudain envahi.