Non pas cette route rectiligne,
envahie de camions, entre neige
et désert, sans autre conversation
que la radio forte et lancinante.
Non. Une route sinueuse, de bord
de mer, une route si basse que le
sel y imprime sa marque en séchant.
Une route étroite et rapiécée, avec
ses aires impromptues, le déjeuner,
coffre relevé, à même l'herbe ombreuse.
Toi et moi, dans une voiture petite,
vitres baissées, la chaleur étouffant
le silence. Nul but, nulle étape qui
ne soit improvisée. Une heure, ou deux.
Une semaine. Une vie. Notre vie.