Un escalier de métal qui
tangue comme un bateau
et, tout en haut, une femme
petite et vive qui accueille
la nouvelle venue d'un salut
cordial. La zone commerciale
est vide en cette fin de matinée
d'un samedi d'octobre. Les poëles,
éteints, font une cour silencieuse
et assistent immobiles à l'échange
qui éclate. La commerciale se rend
compte que la cliente présumée est
son amie de quarante ans, perdue
de vie depuis bientôt dix-sept.
Ferveur des embrassades. Délice
du café brûlant. Le monde s'évanouit,
factures et commandes s'effacent, les
murs sont ceux d'une maternelle à l'heure
tendre des mamans. Un détroit et tant
de terre séparent les deux femmes.
Le temps saura les abolir.