Août s'étire sous le soleil, en silence,
dans le ressac d'une embarcation amarrée.
À l'intérieur, un bureau minuscule, du tabac,
un cendrier tiède, des feuilles, un écran,
une tour et un clavier. Solitude des vers
étudiés et du boutre aux voiles affalées.
L'homme et la femme viennent de le quitter
pour un café bruyant d'Agadir. Ça embaume
la réglisse et la menthe longuement froissée.
La foule se presse, le père et la fille s'y
déplacent avec souplesse, d'une démarche égale,
comme étrangers au spectacle de l'été finissant.
Plus tard, ils partiront pour le sud, pêcher
la langouste ou glisser sur l'onde témérairement.
La solitude attendra et le cendrier est déjà froid.