Et la langue a parlé,
sans mot dire, dans de
subtiles inflexions.
Il apprit sur sa bouche,
devinant chacun des mouvements
qui formaient sons, syllabes
et mots. Puis il goûta ses
silences au réveil, devina
ses pensées qui nourriraient
autant de mots neufs et de phrases.
Nulle volonté de la mimer ni de la
contrefaire. Elle était un horizon
neuf, avec son coloris, le souffle
de la brise sur la côte, le grondement
de l'orage dans la chaleur d'un été
étouffant. Oui, la langue avait parlé.
Il ferma les yeux et celle qu'il avait
inventée lui parla, avec subtilité.